L’univers de Roald Dahl chez Wes Anderson

Si vous êtes un adepte de l’univers singulier et de l’esthétique symétrique de Wes Anderson, ce qui suit s’adresse à vous. 

Il y a un mois, du 27 au 30 septembre, la plateforme de streaming Netflix a diffusé quatre courts-métrages réalisés par le cinéaste. La particularité de ces films est que ce sont des adaptations des histoires courtes de Roald Dahl, écrivain britannique dont les contes fantastiques farfelus n’ont pas manqué de marquer notre enfance. De plus, il était évident que ce projet serait confié au célèbre réalisateur, après avoir vu à quel point l’univers de l’écrivain était bien retranscrit par l’imaginaire coloré de Wes Anderson : il n’y a qu’à voir sa représentation du Fantastic Mr Fox qui est alors compté parmi une de ses plus belles œuvres. 

Deux ans après que Netflix a obtenu les droits du Roald Dahl Story Company, nous avons enfin pu profiter du travail final en découvrant quatre petites histoires diffusées chaque dernier jour du mois. Beaucoup s’attendaient à l’apparition de classiques de Roald Dahl en ce qui concerne ces réadaptations, mais pour pouvoir visionner Matilda ou encore Charlie et la Chocolaterie sous l’œil excentrique de Wes Anderson, il va falloir attendre. Ce sont cependant les histoires les plus noires de l’auteur qui nous sont livrées ici. 

On y retrouve en premier lieu The Wonderful Story of Henry Sugar présenté au Festival International du Film à Venise et qui se veut être le plus long des quatre films avec une durée de 39 minutes. Les suivants, soit The Swan, The Ratcatcher et The Poison, comptent chacun 17 minutes. Le réalisateur a alors sollicité certains acteurs tels que Benedict Cumberbatch, Dev Patel ou encore Ralph Fiennes, dont les performances sont chacune plus impressionnantes et théâtrales les unes que les autres : chaque parole, chaque respiration est comprise dans le rythme de la scène et fait vivre tout le jeu. Ce rythme extrêmement bien cadré est alors évidemment retrouvé dans les décors toujours aussi bien travaillés et construits : aucun détail n’échappe à Wes Anderson, ce réalisateur aurait une loupe à la place des yeux.

Chers lecteurs, il est alors de mon devoir de vous demander de courir visionner ces quatre magnifiques capsules qui vous emporteront dans un univers hors du commun, assemblées par l’imaginaire de deux fantastiques artistes qui vous feront voyager dans leur monde semblable à aucun autre.

– Arije CHIBANI –