Les JO de Paris 2024 : 3.000 logements étudiants réquisitionnés, une décision suspendue par la justice

En 2017, Paris fut désignée par le CIO (comité international olympique) pour accueillir les jeux olympiques. Avec un budget annoncé de 6,6 milliards d’euros, les JO de Paris 2024 s’appuieront majoritairement sur des sites déjà existants dans la ville. Cela dit, une polémique fait surface en mai 2023, lorsque le ministère des Sports annonce que des étudiants boursiers seraient temporairement délogés pour le bon déroulement des jeux olympiques. 

Cette inquiétude émerge alors que les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) d’Île-de-France, impliqués par le gouvernement dans l’organisation de l’événement, commencent à informer les locataires de cette éventualité. Dans l’e-mail que certains étudiants avaient transmis, il était indiqué : « Nous vous informons que le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques nous demande de mettre à disposition la résidence Crous où vous êtes actuellement logé.e pendant les mois de juillet et août 2024 pour l’accueil des volontaires et partenaires mobilisés pour l’événement. » 

En mai, des étudiants avaient publié sur X (anciennement Twitter) une capture d’écran d’un courriel envoyé par le Crous avertissant que la résidence étudiante devrait être « vide de tout habitant à compter du 1ᵉʳ juillet 2024 ». Cela dit, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie RETAILLEAU, affirme sur X qu’il « n’a jamais été envisagé de priver un étudiant de logement pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024″. Elle poursuit en disant que “Rien qu’en Ile-de-France, 6 000 logements sont inoccupés chaque été (…) Il est donc logique qu’une partie de ces logements inoccupés en Ile-de-France soit mise à disposition de l’organisation des Jeux ». Pour les étudiants souhaitant être logés durant la période des JO, la ministre s’engage à un « relogement de proximité », et une « prise en charge des coûts pour ce déplacement ». 

Cependant, ces déclarations n’ont pas convaincu le grand public. D’après le tribunal administratif, la décision du Crous « revient à faire primer les intérêts des participants aux Jeux olympiques sur la situation des étudiants alors que les Crous ont pour mission d’assurer aux étudiants une qualité de vie, au regard des incertitudes qui l’entourent ». Sur les réseaux sociaux, les internautes n’hésitent pas à manifester leur mécontentement vis-à-vis de la situation, ce qui alimente la controverse. Le tribunal administratif de Paris a donc suspendu, le vendredi 1er septembre, la décision du Crous de réquisitionner près de 3 000 logements étudiants l’été prochain pour accueillir le personnel des Jeux olympiques.

– Leyna ABDELGHAFOUR –