LES RÉPERCUSSIONS DE LA FASHION WEEK

Un défilé est un événement majeur pour une griffe de créateurs comme une Maison de Luxe. En quinze minutes chrono, des mois de travail sont exposés. Le défilé doit vendre tout en suscitant de l’émotion. Les Fashion Weeks convoquent des milliers de personnes aux quatre coins du monde: New York, Londres, Milan, Paris. Allers-retours en avion, décors de défilé, logements… L’addition comptabilisée en empreinte carbone est plus qu’élevée. Un défilé éco-responsable est-il possible ? 

Tout d’abord abordons les raisons pour lesquelles les fashions weeks sont réalisées. Elles offrent aux marques une plateforme, pour présenter leurs dernières collections à un vaste public d’acheteurs, de médias et de professionnels de l’industrie du retail. De ce fait, elles augmentent la visibilité et l’exposition de la marque, ce qui peut mener à davantage de ventes et de collaboration. Plusieurs évènements se sont déroulés à Paris pendant la Fashion Week : pop-up stores (comme Asics, Art comes first, Celestial Nephila), expositions (comme LV dreams ou l’exposition Chanel à Saint-Laurent chez Christie’s) ou soirées (comme la soirée d’ANCRÉ au le Silencio Club). Elles peuvent également collaborer avec des artistes locaux pour lancer une collection capsule. Par exemple, un illustrateur ou peintre contribuera au design des imprimés des textiles. La marque intégrera ce design et le décline sur l’ensemble de la collection capsule. 

C’est lors des défilés que le grand public peut découvrir les dernières tendances des maisons de mode et ainsi susciter l’envie d’acheter. Cela leur permet donc d’avoir une vue d’ensemble sur les nouveautés comme couleurs, modèles et tissus. De plus, les défilés de mode étant de véritables spectacles, est l’occasion pour les marques de créer un « buzz » sur les réseaux sociaux. Plusieurs salons accueillent les professionnels durant la période de la Fashion Week comme Who’s Next, Tranoï, Welcome Edition, Texworld Evolution, Première Vision Paris et autres. 

En outre, cela permet aux clients d’en apprendre davantage sur leurs créateurs et marques préférés, notamment leur philosophie de conception, leur inspiration, leurs pratiques éthiques ou durables… 

La Fashion Week n’est pas seulement aspect culturel, elle alimente également l’économie d’un pays. Elle représente un « outil » stratégique pour une marque de mode. Pour atteindre son ultime cible de consommateurs, cette dernière investit dans le « campaigning ». Au lieu de suivre un cycle de vie traditionnel, le temps de conception-marché de certains produits est réduit à quelques jours ; le produit est ainsi exposé à une forte demande. Les marques de mode sont invitées à repenser leurs modèles pour répondre à « See-now-buy-now », ou, « of -catwalk and in-store ». Il s’agit de mettre en place une stratégie omnicanal fortement investie dans les canaux

numériques, sociaux et transactionnels. De plus, elle participe à l’augmentation du flux de touristes dans une région donnée. Un tel événement peut offrir une plateforme aux détaillants locaux pour présenter leurs produits et services à un plus grand public. Cela peut accroître leur notoriété et la visibilité de leur entreprise face aux grandes industries. 

Pour conclure, la Fashion Week peut contribuer au développement de la communauté en procurant un sentiment de fierté et d’unité et en encourageant les clients à rester sur place plus longtemps et à magasiner localement. Dans l’ensemble, la Fashion Week peut entraîner des répercussions économiques importantes sur l’industrie locale de la vente au détail, ainsi que sur le développement communautaire global d’une marque. Cependant, Derrière les paillettes et le glamour, la réalité environnementale de la Fashion Week est toute autre.

Ce n’est un secret pour personne : la mode pollue. Beaucoup. L’industrie serait responsable de 10% des émissions de CO2 dans le monde. Et la Fashion Week, ses shows monumentaux, ses mannequins stars et ses after shows branchés ont leur part de responsabilité dans ce mauvais bilan carbone. 

L’étude a mesuré sur 12 mois les émissions de transport engendrées par les 4 principales Fashion Weeks : Londres, Paris, Milan et New-York. Au total, les différents défilés génèrent 241 000 de tonnes d’équivalent CO2. Un chiffre comparable aux émissions annuelles de 51 000 voitures, de la consommation de 27 millions de gallons de pétrole ou l’éclairage de la Tour Eiffel pendant 3 060 années. 

Si le vêtement est passé au peigne fin au travers de ses méthodes de production et de l’origine des matières, l’impact d’un défilé semble passer à la trappe environnementale et ses coulisses demeurent opaques. Les principales sources d’émissions carbone sont les suivantes : 

  • Trajets en avion : 147,000 tCO2
  • Logement et hotel : 78,000 tCO2e
  • Voyage entre les villes : 11,000 tCO2e
  • Transport des collections : 5,000 tCO2e

 

Lors de la dernière Fashion Week, nous avons donc vu des initiatives pour réduire l’empreinte environnementale de ces grands-messes de la mode. Pas de sèche-cheveux en coulisses, des produits locaux pour le cocktail… Il y a de quoi faire. Le set d’un défilé est créé un mois à deux mois avant le Jour J. L’éclairage, les restaurants, les voyages, l’eau, les prestataires, les matières, les invitations, le décor, les fleurs…Rien n’est à négliger afin de réduire l’impact carbone. Il faut être rigoureux, le moindre détail compte. Une approche locale permet de réduire drastiquement l’impact environnemental aussi bien pour les vêtements que pour un défilé. 

Par exemple, la norme ISO 20121 promeut le développement durable dans l’évènementiel et s’applique aux festivals comme aux défilés. Elle donne des lignes directrices et marches à suivre pour gérer un évènement en maîtrisant son impact social, économique, environnemental. Bureau Betak, entreprise spécialisée dans la production et le design de défilés de mode, a reçu la certification ISO 20121. Elle s’engage à respecter 10 commandements green de l’approvisionnement à la production du défilé : design éco-responsable, réutilisation ou upcycling de matières existantes, tolérance zéro plastique, recyclage de 100% des déchets des évènements…Il faut inventer une manière éco-responsable de penser le défilé tout en tenant la promesse de créer un moment et un environnement qui s’inscrivent dans l’histoire de la marque. La Fédération de la haute couture et de la mode (FHCM), quant à elle, lance deux outils d’écoconception, l’un pour l’organisation d’événements, l’autre pour la réalisation des collections. Il s’agit d’outils de mesure d’impact environnemental, social et économique afin d’aider les maisons à améliorer leurs performances en la matière.Il of re à chaque maison participante la possibilité de réaliser ce calcul en amont de l’organisation de son défilé/présentation/showroom et autres, ainsi que de faire les meilleurs choix avec ses prestataires pour diminuer son impact environnemental et d’optimiser l’impact social. 

À Londres, le designer Patrick McDowell a préféré troquer un catwalk contre un pop-up pour échanger les vêtements. Plutôt que de présenter son savoir-faire à travers une nouvelle collection, le créateur met en avant ses talents d’upcycling à base de cristaux Swarovski. Et montre qu’on peut aussi faire du luxe avec du vieux.

Le créateur français Guillaume Larquemain a dévoilé une collection de sacs en toile de pomme et sa première collection de prêt-à-porter végan, invitant son premier mannequin à défiler avec un sac doté d’enceintes intégrées lors de La Vegan Fashion Week de Los Angeles. 

Pour conclure, La fashion week est une organisation complexe, regroupant plusieurs thématiques qui engendrent la condition de l’environnement. Nous savons tous que la mode est un milieu très polluant mais favorise durablement l’économie du pays car rappelons que la mode existe depuis des siècles et nous ne pouvons réduire son existence a néan. C’est pour cela que les pays concernés développent et favorisent une conception qui s’inscrit dans le développement durable.

 

par Jeanne MARANGE