Le conflit Israélo-Palestinien du point de vue de la France

Le conflit Israélo-Palestinien est l’une des confrontations les plus anciennes et les plus complexes au monde. Il oppose l’Israël et le peuple palestinien, dont certains aspirent à l’autodétermination et à l’établissement d’un État souverain sur les territoires occupés par Israël depuis 1967. La France est la 5ème puissance mondiale, il n’est donc pas étonnant que celle-ci joue un rôle actif dans ce conflit tout au long de son histoire, la position de cette dernière ayant évolué en fonction des évolutions internationales et des développements sur le terrain. Nous verrons dans cet article les différentes positions que la France a prises face au conflit Israélo-Palestinien.

 

1947-1948 : Elle soutient la création d’Israël

 

De 1947 à 1948, la France a voté en faveur du plan de partage de la Palestine adopté par l’ONU, qui prévoyait la création de deux États, l’un juif et l’autre arabe, avec Jérusalem sous statut international. La communauté sioniste accepte ce plan, mais les Arabes l’ont rejeté. Les Juifs sionistes ont proclamé l’indépendance de l’État d’Israël, qui a été reconnu par plusieurs pays, dont la France. À l’époque, la France considérait Israël comme un allié stratégique et un rempart contre le communisme dans la région. Il ne faut pas oublier que la France appartient au bloc de l’Ouest et est tout aussi allié que le nouvel État israélien aux États-Unis d’Amérique.

En 1956, la France s’est alliée avec Israël et le Royaume-Uni pour attaquer l’Égypte, qui avait nationalisé le canal de Suez, une voie maritime vitale pour le commerce européen. Bien que l’opération militaire ait été un succès sur le terrain, elle a provoqué une crise diplomatique avec les États-Unis et l’URSS, qui ont exigé le retrait des troupes franco-britanniques et israéliennes. La France a finalement accepté de se retirer, mais elle a renforcé ses liens avec Israël, notamment en lui fournissant une aide militaire et nucléaire.

 

1967 : Le changement de la position du pays

La guerre de 1967 est une seconde guerre, Israël remporte la victoire contre ses voisins arabes (Égypte, Syrie et Jordanie) et occupe la Cisjordanie, la bande de Gaza, Jérusalem-Est, le Sinaï égyptien et le plateau du Golan syrien.

Cette occupation a marqué un tournant dans la position française. La France a accusé Israël d' »expansionnisme » et a cessé de le soutenir militairement. Le général de Gaulle, alors Président de la République, a adopté une politique plus équilibrée entre Israël et les pays arabes. La France a soutenu la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle au retrait israélien des territoires occupés et à la reconnaissance du droit à l’existence de tous les États de la région.

Depuis 2005, Israël impose un blocus à la bande de Gaza pour des raisons de “sécurité”, ce qui a des conséquences humanitaires importantes. Plusieurs guerres ont opposé Israël au Hamas, qui contrôle Gaza. La France a régulièrement appelé à des cessez-le-feu et à la levée du blocus, tout en fournissant une aide humanitaire aux populations affectées.

 

2023 : L’actualité

« Israël a le droit de se défendre, et le devoir de le faire dans le respect du droit international », a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna lors du Conseil de sécurité des Nations unies suite la récente guerre entre Israël et le Hamas, à l’heure où est écrit cet article, on compte plus de 5 000 morts dont 2 600 enfants du côté palestinien contre 1 600 du côté israélien selon les autorités. La position de la France est alors très ambigüe et même très critiquée, notamment de la part de La France Insoumise, qui a exprimé une condamnation totale des crimes commis par l’État israélien et qui a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages détenus par le Hamas et à la levée du blocus de Gaza. Karim Kattan, un écrivain franco-palestinien, a souligné l’importance d’entendre la voix des Palestiniens dans ce conflit. Il a exprimé sa préoccupation face à la violence du conflit et a appelé à une reconnaissance équitable des horreurs commises. Il a également souligné la difficulté pour un Palestinien de s’exprimer en France sur ce sujet.

 

(Vidéo : https://youtu.be/_8Ez3UvmpUw?si=nq_r_3nzlQM-WWIw)

La position de la France sur le conflit israélo-palestinien a évolué au fil du temps, passant d’un soutien à la création d’Israël à une politique plus équilibrée entre les deux parties. La France se veut un acteur de la paix au Moyen-Orient, mais sa position est souvent critiquée, soit pour son manque de fermeté face aux violations du droit international commises par Israël, soit pour son ingérence dans les affaires internes des pays arabes. Au sein même de la France d’ailleurs, il existe une diversité des voix qui s’expriment sur ce sujet. Enfin, la France se place en faveur du projet des “deux états” qui pourrait, malgré la difficulté de son application, être une solution au conflit septuagénaire de la région.

 

– Mejdi BELLEHCHILI –