La condition féminine en Afghanistan

La condition féminine en Afghanistan

Qui n’a pas eu entre ses mains, le livre de Yasmina Khadra, Les hirondelles de Kaboul.
Cet auteur algérien revient sur la condition féminine à travers des histoires d’amour.
Son récit nous renvoie à la situation actuelle marquée par la reprise du pouvoir par les talibans en 2021 (groupe islamiste ayant déjà régné dans les années 90 : les droits civiques des femmes sont bafoués, en les effaçant de la sphère publique.
Ainsi, filles et femmes sont nombreuses à subir des violences physiques, sexuelles et psychologiques. Si elles tentent de s’exprimer, on les fait taire en les violentant ou pire encore, en les tuant.
Leur situation reste précaire mais certaines tentent de trouver des solutions pour échapper au joug masculin.

Dès le premier régime taliban, de 1996 à 2001, les femmes sont privées de libertés et de droits, comme le droit à l’éducation, à l’emploi ou encore à l’expression. Cependant, l’arrivée des forces américaines au sein du territoire libère celles-ci de l’oppression juste après les attentats du 11 septembre 2001 (car l’Afghanistan aurait abrité des cellules d’Al Qaida).
Ainsi, leur retour au pouvoir en août 2021, signe le retour des restrictions de l’ancien régime.
Les talibans dominent et contrôlent tous les aspects de la vie des Afghanes : du code vestimentaire jusqu’au droit de conduire, absolument tout est contrôlé et réprimé par ces tyrans. Les femmes et les filles doivent porter une tenue dite « décente » comme un hijab à l’extérieur, accompagné d’une burqa qui couvre le visage. Les restrictions vont jusqu’à leur interdire de réaliser de longues distances sans qu’un “mahram » (un gardien masculin) ne les accompagne. De plus, les Afghanes ne peuvent pas fréquenter de lieux publiques, pire encore, elles ne peuvent poursuivre leurs études après l’école élémentaire.
Face à ces malheurs, les familles désespérées afghanes ont recours à des solutions radicales.
Etant donné que la moitié de la population n’a pas le droit au travail, et que le pays est en crise économique, la majorité des habitants vit sous le seuil de pauvreté. Les parents, pour survivre, « vendent » alors leurs jeunes filles en les mariant à des hommes beaucoup plus âgés qu’elles.
En effet, le mariage précoce des jeunes filles est une pratique courante en Afghanistan. C’est ainsi que l’exprime la jeune chanteuse afghane Sonita, contrainte à l’exil aux Etats-Unis pour exercer librement sur scène. Elle raconte à travers ses paroles, les rapts, les dots confisquées aux filles pour servir au mariage de leurs frères.
Face à cette situation, les talibans n’interviennent pas dans pour aider ces jeunes filles en détresse. Au contraire, les femmes sont sujettes à de nombreuses violences par leur bourreau chaque jour sans que justice soit faite.

Caricature , Cartooning for peace

Un autre phénomène très répandu est celui des bacha posh. C’est une pratique culturelle ou des familles éduquent leur fille comme un garçon quand elles n’ont n’en pas. C’est courant car en raison de la pauvreté, il faut impérativement un garcon pour sortir travailler. Les bacha posh s’habillent comme des garçons, se couvrent ou se coupent les cheveux, fréquentent d’autres garçons et accompagnent leurs connaissances féminines dehors en guise de mahram. Elles n’ont pas à faire le ménage et la cuisine comme leur(s) soeur(s), cela dit, dès la puberté elles doivent abandonner leurs manières “masculines” pour se marier. C’est souvent difficile pour elles de changer brutalement d’identité du jour au lendemain, mais c’est les mœurs qui l’imposent.

Bacha posh , image de CNN

Jusqu’à présent, de nombreuses femmes Afghanes sont encore privées de leurs droits fondamentaux et de leur liberté naturelle. Elles sont soumises à des codes très strictes et n’ont pas le droit de s’exprimer à ce sujet. Pourtant, malgré les menaces qui planent sur leurs têtes, des militantes féministes Afghanes continuent à risquer leurs vies en élevant leurs voix pour dénoncer le conditionnement dans lequel elles sont soumises. Elles ne réclament qu’une seule chose, qui plus est vitale : la liberté. Cette chose qui semble si naturelle aux yeux de certains, est considérée comme infâme aux yeux des autres. Ce ne sont pas seulement les Afghanes qui sont concernées par ce désastre, mais nous aussi, nous le sommes. Si nous pouvons jouir de notre liberté, pourquoi pas elles ? Pour les soutenir, on peut simplement montrer du respect et de la solidarité. Alors unissons nous pour la liberté et l’émancipation des femmes !!

Narjis Damerdji 3.3